Les menaces écologiques sur les déserts

Le désert est un écosystème complexe et fragile. En 2009, près de deux milliards de personnes vivaient dans ces environnements arides ou en passe de le devenir. Les pressions exercées par l’homme sur son environnement sont de plus en plus fortes, et les conséquences néfastes commencent à être visibles ; l’augmentation démographique et le changement des habitudes de consommation sont deux des causes principales de la pression grandissante exercée sur les ressources naturelles.

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Il existe une couche d’une vingtaine de centimètres d’épaisseur, juste en-dessous du sol foulé par les humains et juste avant la couche stérile. Cette couche de terre permet de réaliser toutes les actions que nous tirons de la terre : elle fournit eau et nourriture, fait pousser les arbres et végétaux, et stocke également du carbone. Cependant, depuis les années 1980, elle se rétracte au rythme d’1% par an. Dans le même temps, le désert du Sahara a gagné près de 10% de superficie en cent ans. De tels chiffres ne sont pas bons signes, à plusieurs niveaux. Cela prouve d’abord les conséquences concrètes du réchauffement climatique ; ensuite, l’écosystème du désert étant peu propice aux cultures agricoles, les terres cultivables s’en verraient encore diminuées. La sécurité alimentaire de millions de personnes (et le chiffre irait croissant) serait menacée. En Afrique par exemple, dont le désert recouvre déjà un tiers du continent, le nombre de personnes en situation de malnutrition a dramatiquement augmenté à la fin du XXe siècle. L’agriculture intensive a également pour désavantage d’épuiser les sols ; tous les ans, ce sont près de 4 millions de km², principalement en Asie et en Afrique, qui sont dégradés.

Impact humain sur l’écosystème du désert

D’autres facteurs humains mettent en péril la durabilité de l’écosystème du désert. Les hommes en prennent de plus en plus possession, à travers la construction de routes et d’infrastructures, mais également l’implantation de camps, qu’ils soient militaires ou de réfugiés. Le tourisme exerce aussi de fortes pressions sur les ressources naturelles du désert : loin d’être majoritairement écologique, le tourisme est peu économe sur l’eau et l’énergie, surtout dans des contextes désertiques où les besoins sont très forts (le meilleur exemple étant la ville de Dubaï). Toutes ces modifications entraînent une pollution à plusieurs niveaux, que ce soit des sols, des eaux ou de l’air des zones désertiques. Les catastrophes naturelles pourraient se multiplier ; on observe déjà des tempêtes de sable d’ampleur exceptionnelle, comme celle partie du désert de Gobi et ressentie jusqu’en Corée du Sud.

Une autre menace pesant sur l’écosystème du désert est liée à l’azote ; c’est en effet sa plus grande menace biologique après l’eau. L’azote est un gaz se dégageant du sol lorsque celui-ci est soumis à de fortes températures. Encore mal étudié dans les modèles climatiques, l’impact de cette perte est pourtant dangereux. L’augmentation des températures et la modification de la structure des pluies, toutes deux causées par le dérèglement climatique, pourraient augmenter cette perte d’azote ; la végétation désertique risque d’en souffrir, de se raréfier, et les sols perdraient en fertilité. Cet effet dramatique rejoint celui de la diminution des terres arables ; les terres arides le deviendraient encore plus, entraînant avec eux des risques accrus pour les populations humaines ainsi que les espèces végétales et animales de ces zones.