L’agriculture et la salinisation

L’agriculture existe dans les zones désertiques : au Sahara, par exemple, des céréales sont cultivées et du bétail est élevé. Cependant, du fait de la croissance démographique, cette agriculture tend à s’accélérer et à devenir intensive. Cette pression exercée sur les ressources naturelle fragilise la biodiversité ; la végétation peut en effet progressivement disparaître et le désert gagner du terrain. Un autre facteur aggravant entre en jeu : la salinisation.

La salinisation des sols désigne l’accumulation de sels dans le sol, à un niveau toxique et impropre pour le développement de la plupart des animaux et végétaux. C’est un processus néfaste pour la structure environnementale et une menace pour la biodiversité, car elle accélère l’érosion et la dégradation des sols, et est l’une des principales causes de désertification dans le monde. Certains mécanismes de salinisation sont dits naturels : c’est la salinisation primaire. Cependant, la salinisation dite secondaire est causée par l’homme et concerne un cinquième des terres touchées.

En régions désertiques, la salinisation est surtout due à l’irrigation et au défrichage. Lorsque l’irrigation est trop importante, ou en absence d’un système de drainage, les racines des plantes ne peuvent pas absorber toute l’eau ; le surplus humidifie la terre en profondeur et permet au sel de remonter. Ces écueils pourraient être évités en utilisant une irrigation au goutte-à-goutte, mais touchent aujourd’hui un cinquième des terres irriguées. Le défrichage est également néfaste ; en effet, le sol n’étant plus couvert de végétation, il est donc nu pendant de longues périodes et ne parvient pas à absorber les eaux de pluie, qui feront elles aussi remonter le sel à la surface.

Les conséquences sont nombreuses. L’appauvrissement des sols qui en découle entraîne un rendement bien moindre, pour des qualités nutritives dégradées, et pourtant de plus en plus nécessaire à cause de l’accroissement démographique ; il est estimé que d’ici 2050, 90% des terres cultivables pourraient être dégradées, entraînant une augmentation des zones désertiques (et donc difficilement cultivables) dans le monde.

Afin de limiter l’accélération de ces dérives, des solutions peuvent être envisagées dans le domaine de la réduction des pertes et du gaspillage ; un changement des régimes alimentaires, aujourd’hui trop dépendant des protéines animales, peut également s’imposer.